« Sorcières associées » d’Alex Evans

Édition : Éditions ActuSF (Bad Wolf)

Parution : 2 février 2017

Pages : 270 p.

Prix: 18 euros

Résumé

« Envoûtement de vampire, sabotage de zombies et invasion de gremlins font partie du quotidien du cabinet Amrithar et Murali, sorcières associées. Dans la cité plusieurs fois millénaire de Jarta, où la magie refait surface à tous les coins de rues, les maisons closes sont tenues par des succubes et les cimetières grouillent de goules, ce n’est pas le travail qui manque ! Mais tous vous le diront: les créatures de l’ombre ne sont pas les plus dangereuses ? »

Mon avis

De nouveau un livre qui m’a tout d’abord tentée par sa couverture. Ensuite, les avis que j’ai entendus/lus m’ont convaincue qu’il FALLAIT que je le lise ! Lorsque je l’ai découvert dans un des rayonnages de ma bibliothèque, je n’ai pas hésité une seconde ; je l’ai emprunté. Et WAOUW, j’ai adoré ! 😊 😊

Cet ouvrage alterne les points de vue de Tanit et de Padmé, deux sorcières qui se sont associées (d’où le titre^^) pour ouvrir un cabinet. Dans ce cabinet, elles proposent leur service pour résoudre des affaires où la magie rentre en compte.

En effet, nos deux héroïnes évoluent dans un univers où la magie a refait surface. Des créatures surnaturelles aux intentions pas toujours bienveillantes se baladent donc régulièrement dans les rues, hantent les maisons,…Les gens font appel à Padmé et Tanit pour se débarrasser de celles qui deviennent trop gênantes ou trop dangereuses. Pratiquer des exorcismes et chasser des petits démons sont leur lot quotidien. L’univers de cette histoire ne se résume cependant pas à cela, loin de là : Jarta, la ville où se déroule le récit, est une cité à part : l’argent y est roi et règles et lois sont quasi inexistantes. La religion dominante de Jarta est d’ailleurs très particulière : les fidèles vouent un culte au profit et à l’enrichissement personnel. Si cette ville est une sorte de « zone neutre » point de vue des conflits internationaux, il est cependant souvent question des « Nadinites » et des « Parassis » dans le récit, deux peuples opposés qui se font régulièrement la guerre. Ceci est un très bref aperçu de toute la complexité de cet univers foisonnant et très bien construit !

Au début de l’histoire, plusieurs clients assez inhabituels viennent quérir l’aide de nos deux protagonistes. Monsieur Stanford, tout d’abord, directeur d’une usine qui emploie des zombies et dont les travailleurs humains ont presque tous été licenciés, rencontre des difficultés au niveau de sa production. Un vampire, ensuite, une créature qui représente d’ordinaire l’agresseur et non la victime, est coincé contre son gré à Jarta et souhaite retourner dans sa dimension originelle. D’autres requêtes viennent s’ajouter aux deux premières et, très rapidement, il parait évident au lecteur que toutes ces affaires doivent être liées entre elles. Les questions sont dès lors Comment ? Par qui ? Pourquoi ? L’enquête de ce récit est passionnante : tous les morceaux, épars au départ, finissent par s’assembler pour former un puzzle complet et logique. J’ai adoré les rebondissements et les révélations qui jalonnent les recherches menées par Padmé et Tanit. En parallèle de cette enquête, des pans de la vie de nos deux héroïnes sont petit à petit dévoilés. Au fil des pages, le lecteur apprend à les connaître et finit par s’y attacher. J’ai autant aimé cette partie « secondaire » de l’intrigue que l’intrigue « principale ». Pas de fesse dans cette histoire et pas vraiment de romance non plus (il y a en a une mais juste en toile de fond et encore), le récit se centre essentiellement sur le mystère à résoudre et la mise en place de l’univers.

Tanit et Padmé, si elles sont associées, ne sont pas spécialement amies. Elles s’entendent bien mais ont toutes deux des caractères très différents. Elles ont, pour cette raison, parfois du mal à se comprendre mutuellement. Cependant, d’un point de vue extérieur, elles se complètent parfaitement ! Tanit n’a peur de rien (ou presque). C’est une fonceuse. Pour elle, plus une situation présente des risques, plus elle l’attire. Elle aime sentir monter son adrénaline, se sentir vivre tout simplement. Pour autant, elle n’agit pas sans réfléchir non plus. Sa formation lui a appris à évaluer le danger et à agir en conséquence. Padmé est plus calme et pondérée, plus raisonnable. Au contraire de Tanit, elle a horreur de prendre des risques et aime quand la situation est sous contrôle. Elle s’est fixée certaines limites qu’elle n’aime pas dépasser. Elle a une adorable fille, Jihane, une jeune adolescente qui apparaît peu dans l’histoire mais à qui sa mère pense souvent et qui m’a beaucoup plu. J’ai vraiment beaucoup aimé ces deux sorcières, leur caractère et leur histoire personnelle respective. Autour d’elles, gravitent d’autres personnages souvent originaux et décrits avec plus ou moins de profondeur selon leur rôle dans le récit. Cependant, mise à part Rahul Iskander (et Jihane), je ne me suis réellement attachée à aucun de ces personnages secondaires.

Le style de l’auteure, enfin, est fluide, frais, descriptif juste ce qu’il faut pour placer le décor et décrire les personnages. Vraiment très agréable et très facile à lire !

En bref, une très bonne lecture qui ne laissera pas indifférents les amateurs de bit-lit associée à un petit côté steampunk et accompagnée d’une enquête. Malgré les premières lignes (ici), le récit n’est pas du tout centré sur le sexe ou la romance. Les personnages bien développés et l’univers merveilleusement façonné sont autant d’éléments qui me font regretter que ce livre soit un one-shot et non une saga ! Je serais bien restée un peu plus longtemps aux côtés de Padmé et de Tanit à Jarta.

Ma note: 8,5/10