« Victorian Fantasy, tome 1, Dentelle et nécromancie » de Georgia Caldera

Édition : J’ai Lu

Parution : 10/09/2014

Pages : 541pages

Prix : 11,90 euros

Résumé

« D’aussi loin que remontent ses souvenirs, Andraste vit dissimulée aux yeux du monde. Son univers restreint ressemble à s’y méprendre à une cage dorée, elle qui ne rêve que de s’envoler. Car, au Coven Coldfield – manoir de construction ancienne où résident toutes les femmes de la famille ayant la chance de posséder quelque pouvoir – aucune âme, à l’exception de sa dirigeante, leur très redoutée grand-mère, n’a le droit de choisir son destin. C’est alors qu’une invitation de la main même de la Reine lui est spécifiquement adressée et vient bousculer les plans de la matriarche. Malheureusement, une requête royale ne se refuse pas… à moins de souhaiter perdre la tête. »

Mon avis

Au vu de l’amour que je porte aux romans de cette auteure que j’ai déjà lus (« Les larmes rouges,  tomes 1 et 2 », « Nos chemins de travers » et « Nos vagues à l’âme »), j’étais plus qu’impatiente de commencer ma lecture de « Victorian Fantasy » (qui possède, pour ne rien gâcher, une magnifique couverture). Toutefois, mon ressenti final vis-à-vis de ce livre n’est pas aussi enthousiaste que je l’espérais…

La raison de cet avis mitigé est à rechercher du côté de la romance qui, malheureusement, ne m’a pas convaincue. Pourtant, malgré un début « difficile » (une scène en particulier mais je vous laisse le plaisir de la découvrir), la suite s’annonçait prometteuse : des héros qui ne savent pas se sentir (malgré leur attirance), des répliques piquantes et une situation compliquée,… Cette romance avait, à ce moment-là, tout pour me plaire. Cependant, par la suite, elle tourne trop en rond à mon goût. J’aime quand la relation ne va pas trop vite, quand rien n’est acquis d’avance et quand il faut pas mal de rebondissements avant l’apothéose finale (si je puis dire). Dans « Victorian Fantasy », toutefois, c’était un peu trop pour moi. J’ai plusieurs fois eu l’impression de ne pas progresser du tout, de faire du « sur place » au niveau de l’histoire d’amour : les sentiments des personnages n’évoluant pas ou presque pas (dans le genre un pas en avant, trois pas en arrière).

La narration, écrite à la première personne, est partagée principalement entre nos deux personnages principaux, Thadeus et Andraste. Les scènes sont donc régulièrement décrites d’abord du point de vue d’Andraste et puis de celui de Thadeus (et vice-versa). C’est un procédé que j’apprécie habituellement et qui est généralement intéressant. Il permet de se rendre compte des sentiments des deux personnages à un moment donné et de les comparer (par exemple). Dans le cas de ce roman, Georgia Caldera usait et abusait un peu trop de ce procédé à mon goût. Certaines scènes sont vues dans les moindres détails par l’un puis par l’autre des protagonistes. Pendant ce temps, le récit n’avance pas (d’où mon impression de « sur place » aussi peut-être). J’avoue que la plupart du temps, je me doutais de ce qu’ils éprouvaient l’un et l’autre (puisque leurs pensées n’évoluaient pas fondamentalement). C’était donc redondant par moments de relire la même scène sans vraiment apprendre quelque chose de nouveau. Il y a donc clairement (pour moi) des longueurs dans ce récit et des passages qui auraient pu être retirés, ce qui auraient rendu le tout moins lourd et moins lent sans rien enlever à la compréhension de l’histoire !

Dans les autres romans de Georgia Caldera, j’avais beaucoup aimé le fait que les personnages prennent leur temps et les éventuels pas en arrière ne m’avaient pas gênée. Je suis donc assez étonnée de ne pas avoir plus accroché que cela à cette romance. Peut-être que je n’ai pas choisi le bon moment pour lire ce livre… ? Ou peut-être que, dans ce récit fantastique, l’histoire d’amour prend trop de place au détriment de l’univers et de l’intrigue, ce qui m’a frustrée ?

Dans tous les cas, l’univers m’a plu : les nécromants, les sorceleurs, les animaux automates (moitié bêtes, moitié automates), les sorcières, les élues de la nuit,… L’auteure nous propose un monde très dense que j’ai adoré découvrir. Je suis, cependant, restée un peu sur ma faim à ce niveau malgré les dernières pages qui en révèlent davantage. Je trouve dommage que l’auteure ne l’ait pas plus développé et exploité parce qu’il a beaucoup de potentiel. J’ai l’impression qu’elle n’a pas été au bout de ses idées, qu’elle n’a fait qu’effleurer les choses, sans les creuser plus que nécessaire, juste pour placer sa romance. J’ai donc à la fois aimé voyager et explorer cet univers steampunk, plein de magie et, en même temps, j’aurais voulu plus de détails sur les différentes sortes de magie, sur l’utilisation des animaux-automates, etc…

Au niveau des personnages, l’auteure se concentre essentiellement sur Andraste et Thadeus. Malgré le fait qu’ils m’aient souvent agacée à force de tourner en rond, je les ai tous les deux appréciés. Si Andraste n’en fait parfois qu’à sa tête et peut se montrer énervante, j’ai trouvé que Thadeus n’était pas en reste à ce niveau. Ce dernier cache un lourd passé. Il met du temps avant de le dévoiler à Andraste qui, pourtant, est la seule à pouvoir le soulager de ses peines. Ils ont besoin l’un de l’autre et vont s’aider mutuellement à surmonter les épreuves qui les attendent.

Un autre personnage apparaît également de temps à autre pour prendre la parole. Il s’agit d’Augustin, le héros du second tome de cette série. Ce personnage m’intrigue beaucoup et je suis impatiente de découvrir son histoire !

L’intrigue, comme je l’ai dit, tourne essentiellement autour de la relation entre Andraste et Thadeus. Cependant, un mystère entoure également les fameuses « élues de la nuit » : Que sont-elles ?, Pourquoi sont-elles tant convoitées ? etc…J’ai rapidement été passionnée par leur histoire et j’avais très envie d’en apprendre plus à leur sujet. J’attendais avec impatience les révélations les concernant, lesquelles ne m’ont pas déçue (loin de là) même si j’aurais aimé en avoir « plus » d’une certaine manière.

Le style de l’auteure m’a tout autant plus que dans ses autres romans. Georgia Caldera a vraiment une très belle plume. J’aime beaucoup sa manière de décrire les situations, les lieux et les sentiments (malgré le fait que j’ai trouvé que ceux-ci tournaient en rond ici : l’un n’empêche pas l’autre) !

En bref, je ressors de ma lecture avec un avis un peu mitigé. Si j’ai accroché autant que d’habitude au style de l’auteure, si son univers m’a laissé une très bonne impression et si les personnages en eux-mêmes m’ont touchée, j’ai trouvé que la romance prenait vraiment trop le pas sur le reste et, surtout, qu’elle tournait trop en rond ! Il n’empêche que j’ai passé un bon moment de lecture. Je lirai le tome 2 avec plaisir et je pense que ce récit pourrait en particulier plaire aux amoureux de romance (qui aiment la SFFF mais ont peur d’être noyés sous les descriptions et perdus dans un univers trop détaillé).

Ma note: 7,5/10