« Station Eleven » d’Emily St. John Mandel

Édition : Rivages poche

Parution : 24 août 2016

Pages : 473 pages

Prix : 9,00 euros (format poche)

Résumé

« Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.

Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux… »

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Mon avis

J’ai découvert ce livre grâce à Lemon June qui en avait parlé dans une de ses stories sur Instagram. Lorsque je l’ai vu en librairie, je n’ai donc pas beaucoup hésité. J’avoue que c’est surtout la dernière phrase du résumé qui a fini de me convaincre : « De l’humanité ne subsistent plus que l’art et le souvenir. Peut-être l’essentiel. » J’ai adoré cette histoire ; ce n’est pas un coup de cœur mais je n’ai rien de vraiment négatif à en dire.

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Ce roman nous plonge dans un monde post-apocalyptique. Plus de 90% de l’humanité a été décimée par un virus mortel et très contagieux. En quelques jours, le monde tel que nous le connaissons a complètement changé de visage ; la civilisation s’est écroulée, ne laissant que quelques rares survivants. La façon dont l’auteure décrit la propagation fulgurante du virus et la réaction des hommes face à cette pandémie fait froid dans le dos tellement cela semble réaliste. Si vraiment une telle horreur devait un jour se produire, il y a de fortes chances (je pense) pour que son scénario imaginaire devienne réalité ! Les autoroutes bondées de gens qui cherchent à fuir…sans même savoir vraiment où aller, la panique et la peur qui s’insinuent partout, rendant certains hommes à moitié fous, les criminels qui profitent du chaos général pour tuer, voler, bruler,….L’apocalypse pur et simple.

La période de survie post-virus m’a énormément fait penser à la série « The Walking Death » (les zombies en moins) : les maisons désertées et pillées, les voitures abandonnées sur les routes, l’absence d’électricité, les bandes organisées, les prophètes délirants,…J’avais en tête les mêmes images et j’ai trouvé l’ambiance assez proche aussi ! Je me suis en tout cas très rapidement immergée dans cet univers qui m’a plus d’une fois fait frissonner et qui m’a semblé très réel.

Le côté musique et théâtre m’a beaucoup plu également : tout particulièrement les références à Shakespeare. Toutefois, ce n’est finalement pas ce qui m’a le plus marquée (au vu de la phrase du résumé qui m’avait accrochée) ! J’ai beaucoup aimé cette idée de troupe itinérante en roulotte qui voyage de « villes » en « villes » (du moins de groupes humains en groupes humains) pour partager ce qu’il reste de l’art de l’humanité. Leurs performances mettent du baume au cœur des survivants qui tentent tant bien que mal de se reconstruire. Cependant, je m’attendais à ce que l’art soit vraiment au cœur de l’intrigue. Ici, je dirais plutôt qu’il en était le fil rouge, ce qui reliait chaque histoire. Je pensais que l’auteure exploiterait cette thématique différemment. Ça n’empêche que j’ai apprécié ce qu’elle en a fait !

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À côté de l’univers, j’ai aussi été happée par la construction du récit. La narration, toujours d’un point de vue omniscient, suit plusieurs personnages à différents moments de leur vie : avant, pendant et après la pandémie qui a ravagé l’espèce humaine. Leurs histoires se recoupent, se croisent et se complètent : le récit de l’un fournissant des informations sur la vie d’un autre. Ce roman choral est vraiment bien articulé. L’auteure nous fait voyager dans le temps et dans l’espace, passant sans cesse d’un personnage à l’autre, du passé au présent,… Au début, je ne voyais pas trop où Emily St. John Mandel voulait nous mener ; je me suis laissée porter sans savoir où elle allait me déposer. Ensuite, une fois que la toile a commencé à se dessiner plus précisément, que j’ai établi de plus en plus de liens entre les différents personnages, j’ai complètement adhéré à son histoire et adoré ma lecture (que j’appréciais déjà avant, sans tout saisir).

L’intrigue est donc extrêmement bien menée, la fin, surtout, est très addictive. La plume de l’auteure, comme je l’ai déjà un peu sous-entendu, est très réaliste et très concrète, tout en restant fluide et agréable. Grâce à elle, je suis passée par toute une palette d’émotions : la joie, la peur (voire même l’angoisse par moments), la tristesse, l’incertitude,…

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Il y a pas mal de personnages dans ce livre, comme dans tout roman choral je suppose.. ? Si j’ai beaucoup aimé les suivre, j’avoue ne m’être vraiment attachée à aucun d’eux. Raison pour laquelle, je pense, ce livre n’est pas un coup de cœur. Je les ai pourtant beaucoup appréciés, en particulier Kirsten, Arthur et Jeevhan (surtout l’évolution de ce dernier qui ne me plaisait pas forcément au début). Toutefois, aucun d’entre eux ne m’a réellement touchée, malheureusement. J’ai l’impression d’être restée à distance. C’est assez étrange vu tout ce qu’ils m’ont fait éprouver. Avec le recul, je crois que c’était plus les situations, en générale, que les personnages, en particulier, qui ont fait naître mes émotions. Malgré que cet élément soit, sans doute, la cause de mon « non coup de cœur », ce n’est pas réellement un point négatif. En effet, je trouve que cette sensation de distance collait bien à l’ambiance générale. Je ne changerais donc rien.

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En bref, je vous conseille ce livre que j’ai adoré. J’ai essayé de vous décrire les différents aspects de son univers… Toutefois, celui-ci est tellement riche que j’ai l’impression d’être encore très loin de les avoir tous évoqués. Même si je ne me suis pas vraiment sentie touchée par les personnages, j’ai, malgré tout, ressenti de nombreuses émotions ! Je me suis laissée porter par la plume de l’auteure, par l’intrigue et par la construction de son récit ! Si vous aimez les histoires post-apocalyptiques ainsi que les références au théâtre ou à la musique et que vous n’avez pas peur de découvrir des côtés peu reluisants (mais pas que, heureusement) de l’humanité, n’hésitez pas et laissez-vous embarquer dans ce roman !

 

Ma note: 9/10 stagecurtainsopen

9 commentaires sur “« Station Eleven » d’Emily St. John Mandel

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