« Engrenages et sortilèges » d’Adrien Tomas #PLIB2020 [repost]

Édition : Rageot

Parution : 23 janvier 2019

Pages :  480 pages

Prix : 17,00 euros

#ISBN9782700259360

Résumé

« Grise et Cyrus sont élèves à la prestigieuse Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. Une nuit, l’apprentie mécanicienne et le jeune mage échappent de justesse à un enlèvement. Alors qu’ils se détestent, ils doivent fuir ensemble et chercher refuge dans les Rets, sinistre quartier aux mains des voleurs et des assassins. S’ils veulent survivre, les deux adolescents n’ont d’autre choix que de faire alliance… »

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Mon avis

La couverture d’« Engrenages et sortilèges » m’a immédiatement tapée dans l’œil quand je l’ai vue sur Netgalley ! Le résumé me plaisant également, je n’ai pas hésité très longtemps avant de le demander en SP à Rageot ! Merci à eux de m’avoir permis de découvrir ce roman qui me laisse une très bonne impression !

Je me rends compte que j’aime de plus en plus les univers steampunk où magie et mécanique se côtoient pour former un mélange détonant ! Nos deux héros, Cyrus et Grise, évoluent dans la bonne société de l’Empire et fréquentent, de ce fait et grâce à leurs dons respectifs, l’Académie des Sciences Occultes et Mécaniques de Celumbre. De manière générale, mécaniciens et magiciens ne s’entendent pas outre mesure et nos deux protagonistes n’échappent pas à la règle : ressentiment et mépris caractérisent leurs brèves échanges. Toutefois, après avoir été victimes d’une tentative d’enlèvement ratée, ils sont embarqués, bien malgré eux, dans la même galère. Obligés de quitter la sécurité apparente des murs de l’Académie, ils trouvent refuge dans les quartiers mal famés de Celumbre, appelés les Rets. Là, ils vont, non seulement, apprendre à se connaitre, mais aussi, découvrir sous un nouveau jour la société dans laquelle ils ont grandi.

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La narration, qui adopte un point de vue externe, alterne, au départ, les chapitres consacrés à Grise à ceux centrés sur Cyrus. Ensuite, au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire et de leur collaboration, le passage de l’un à l’autre se fait plus flou, sans que cela ne soit jamais déstabilisant ou dérangeant. Le style de l’auteur est fluide et addictif, plein d’humour et adapté aux jeunes lecteurs (tout en étant agréable à lire pour des adultes) !

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Je me suis attachée tant à Grise qu’à Cyrus même si, pour ce dernier, ce n’était pas gagné d’avance ! Les premiers chapitres ne nous le montrent pas, en effet, sous son meilleur jour : arrogant, hautain, sûr de lui, moqueur et j’en passe. Il est persuadé que tout lui est dû. Et même si sa relation compliquée avec sa mère explique en partie ces traits de caractère, elle n’excuse pas son comportement vis-à-vis de certains de ses pairs. Toutefois, plus le récit avance, plus son masque de suffisance aristocratique se craquelle et révèle un visage plus nuancé et plus sensible ! Son évolution est compréhensible et bien dosée, ce qui me l’a fait d’autant plus apprécié par la suite ! Grise, quant à elle, m’a directement séduite. C’est une jeune fille touche à tout, volontaire et débrouillarde, qui n’ a pas peur de se salir les mains. Sa passion dévorante pour les études et pour la mécanique l’a rend très solitaire. Si elle donne l’air de ne pas s’en soucier, cette solitude lui pèse malgré tout. Plus naïve que Cyrus, elle est aussi plus spontanée et pleine de fraîcheur.

Entre ces deux-là, les premières rencontres sont assez explosives mais les événements vont les obliger à se rapprocher, à collaborer et, surtout, à se faire confiance. La petite romance qui nait entre eux au fil des pages est prévisible et sans doute pas totalement indispensable, cependant elle m’a plu. Très mignonne, elle reste généralement en retrait par rapport à l’intrigue principale ! Elle prend son temps, tout en tendresse et en retenue, à l’image de nos deux héros. Pas de grandes effusions ou de grandes déclarations, et c’est très bien comme ça ! Ma seule petite déception à ce propos est l’arrivée dans l’équation de deux autres personnages (l’un masculin et l’autre féminin, bien sûr) qui pour moi n’était pas nécessaire. J’ai malheureusement trouvé cette partie de l’intrigue un peu trop cousue de fil blanc ! C’est, cependant, l’unique bémol que j’aurai à formuler sur l’ensemble de ma lecture !

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Comme je l’ai déjà largement sous-entendu, j’ai beaucoup apprécié l’univers steampunk dans lequel se déroule ce récit ! La magie y est découpée en différentes sections : élémentalisme, mentalisme, soin et illusionnisme. Toutes ces déclinaisons n’ayant pas le même prestige parmi les ésotériciens ni la même facilité d’exécution. Certaines pratiques, liées à la mort et regroupées sous l’appellation de « magie noire » sont, quant à elles, prohibées. Pour pratiquer la magie et mettre en marche les inventions des mécaniciens, une ressource commune est nécessaire : l’arcanium. Comme cette dernière se fait rare dans l’Empire, elle est importée en grande quantité depuis l’étranger. Malgré tout, l’arcanium doit être utilisé à bon escient et avec parcimonie. Mieux vaut, en effet, éviter de le gaspiller bêtement. En ce qui concerne la géographie de ce monde, d’autres territoires avoisinent l’Empire. Ceux-ci entretiennent entre eux des relations plus ou moins amicales. En descendant dans les Rets, nos héros vont être confrontés à la misère : celles de leurs propres concitoyens mais également celle des réfugiés. Ceux-ci viennent, pour la plupart, des îles contre lesquels l’Empire a mené de rudes combats ! Cette situation n’est pas sans en rappeler d’autres, plus actuelles….

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En dehors de ce petit parallèle porteur de messages assez évidents, d’autres thématiques sont abordées dans ce roman, telle que l’importance de ne pas se fier aux apparences et de ne pas juger trop vite les actes d’autrui. Justice et injustice dépendent bien souvent, en effet, du point de vue adopté. D’une situation à l’autre, ce qui est jugé comme « bon » par certains pourra paraître « mauvais » pour d’autres. Et quand la survie est en jeu, les considérations morales changent souvent de forme et de visage ! L’auteur aborde ces thématiques en finesse et avec beaucoup de justesse. Il place nos héros (et par la même occasion le lecteur qui les suit) face à leurs propres contradictions et les oblige à remettre en question leurs convictions.

L’intrigue est réellement palpitante et tient le lecteur en haleine ! Adrien Tomas gère très bien le rythme de son récit : aucun temps mort ni longueur ! Si j’ai deviné une des révélations de la fin bien avant d’y parvenir, cela ne m’a pas dérangée le moins du monde. De plus, je pense qu’un public plus jeune se laissera plus facilement surprendre !

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En bref, une lecture très sympathique, à l’apparente légèreté mais qui traite, en réalité, de sujets sensibles et importants tels que l’importance de voir au-delà des apparences et d’essayer de comprendre les motivations des uns et des autres au regard de leurs situations respectives ! Les deux héros sont mignons et attachants ; quant à l’univers, il est très intéressant et extrêmement bien construit ! Vous pouvez donc foncer l’acheter le cœur léger sachant que la magnifique couverture renferme une tout aussi magnifique histoire !

Ma note: 9/10il_fullxfull.718318600_7euu_original

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17 commentaires sur “« Engrenages et sortilèges » d’Adrien Tomas #PLIB2020 [repost]

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      1. Pourquoi pas ! Dans sa fantasy pour adulte j’ai en poche la gestion du 6e royaume et en numérique je vais bientôt entamer sa trilogie vu qu’elle est dans ma liste du pif 🙂 Je peux te le prêter aussi si tu veux !

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