Édition : L’Archipel
Parution : 28 mai 2020
Pages : 374 pages
Prix : 22 euros
Résumé
« Le nouveau roman de Tamara McKinley nous fait voyager d’Australie en Écosse, en quête d’un secret du passé qui pourrait bouleverser la vie de trois femmes… Par l’auteure de La Dernière Valse de Mathilda, plus de 350 000 exemplaires vendus en France.
– C’est magnifique, souffla Kathryn. Qu’éprouves-tu à retrouver ta terre natale au bout de toutes ces années ?
Des larmes piquèrent à nouveau les yeux de la sexagénaire, qui resserra son châle autour de ses épaules.
– Je ne sais pas si je dois rire ou pleurer, avoua-t-elle à sa petite-fille. Du bateau, j’ai déjà constaté tellement de changements que j’en viens presque à craindre ce que je vais découvrir une fois que nous aurons accosté à MacInnes Bay.
1905.À la mort de son mari, Christy décide, à bientôt 65 ans, de se rendre en pèlerinage sur l’île de Skye, en Écosse, terre rude où elle a passé les quinze premières années de sa vie. Avant que ses parents ne soient contraints à l’exil et s’installent en Tasmanie, au sud de l’Australie.
Accompagnée de sa fille Anne et de sa petite-fille Kathryn, Christy embarque pour un long voyage vers le passé, où de douloureux souvenirs referont surface. Un retour aux sources qui bouleversera à jamais la vie des siens…
Avec cette saga mettant en scène une femme courageuse, Tamara McKinley signe un roman dans la lignée de ses grands succès, sans doute l’un de ses plus personnels. »

Mon avis
Merci beaucoup à Mylène et aux éditions de l’Archipel pour l’envoi de ce service presse et pour la confiance !
J’ai lu ce roman en Lecture Commune avec Les univers paralleles de millina! Une très chouette LC une fois de plus! 🙂
Je n’avais encore jamais lu de Tamara McKinley, même si la plupart de ses romans me tentent énormément ! Bref, une première donc et…une franche réussite pour moi !

« Lune de Tasmanie » nous entraine sur les traces du passé de Christy. Née en Écosse, sur l’île de Skye, puis obligée de s’exiler en Tasmanie, notre héroïne rêve depuis de nombreuses années, de retourner sur l’île de son enfance pour fouler une dernière fois cette terre qu’elle a tant chérie ! La mort de son mari lui donne l’occasion d’entreprendre ce fameux voyage. Elle part donc, accompagnée de sa fille, Anne, et de sa petite-fille, Kathryn. Parallèlement, nous suivons Harold, son beau-fils, en Australie. Ce dernier reçoit une étrange lettre qui compromet la réputation de sa belle-mère tout en menaçant les possessions familiales ! Christy étant loin, il décide de démêler lui-même le « vrai » du « faux » dans cette affaire afin de préserver les siens du scandale ! De vieux secrets enfouis depuis bien longtemps risquent, cependant, de refaire surface…

À l’évocation de l’Île de Skye, mes yeux se sont mis à pétiller ! Cet endroit a une connotation toute particulière pour moi puisque j’y ai, entre autres, passé une partie de ma lune de miel ! Cependant, cet enthousiasme peut être à double tranchant : mes attentes sont, en effet, d’autant plus élevées ! Heureusement, « Lune de Tasmanie » les a entièrement comblées ! Les descriptions de l’autrice m’ont littéralement transportée le long de ces côtes bordées de falaises abruptes, sur ces terres vertes et sauvages ! Et pour couronner le tout, nos protagonistes accostent au château de Dunvengan (fief des McLeod, par contre, et non des McDonald comme dans le roman), château qui se situait à quelques minutes à peine de notre cottage. Elles se rendent ensuite à Portree, petite ville portuaire dont j’ai aussi arpentée les rues.
Du point de vue de l’intrigue, ce n’est sans doute pas la partie la plus palpitante (niveau actions) ! Il y est principalement question des Highland Clearances qui ont eu lieu en Écosse au 18ème siècle principalement. Les propriétaires terriens locaux, souvent aidés de la milice anglaise, délogeaient « de force » les fermiers et pêcheurs qui occupaient leurs terres (dans le but de transformer ces dernières en pâturage). Ils n’hésitaient pas à user de violence : brûlant leurs maisons et leurs biens, saccageant leurs récoltes,…et si un mort ou l’autre étaient à déplorer, ils ne s’en formalisaient pas. De cette manière, ils s’assuraient que le message était bien passé et, surtout, que les paysans (sans toit pour se protéger) n’aient d’autres choix que de fuir, d’où le terme de « déplacements forcés » ! De « gentilles » associations religieuses leur proposaient alors des places tout frais payés dans des bateaux en partance pour le Canada ou encore l’Australie… « Gentilles » entre guillemets parce que bien souvent, malheureusement, leurs belles promesses de confort et de bien-être n’étaient que poudre aux yeux et beaucoup ne survivaient pas à la traversée ! Bref, vous l’aurez compris, cette première partie m’a énormément plu ! Niveau des dates etc, tout ne correspond pas toujours (mais il me semble que l’autrice le précise en début d’ouvrage).

C’est au cours de cette première partie que je me suis attachée à Christy : je me retrouvais dans certains de ses propos et dans sa manière d’être (malgré les années qui nous séparent) ! C’est fou tout ce qu’elle a traversé en une seule vie. Et même si c’est de la fiction et que l’autrice en rajoute, il n’empêche que bons nombres de gens ont vécu des situations similaires : déplacements forcés et exil sur un autre continent. J’ai eu plus de mal avec sa fille, Anne. Je peux comprendre, connaissant le fin mot de l’histoire, sa frustration, sa peine et sa colère vis-à-vis de sa mère. Cependant, son comportement en général m’a déplu. Kathryn, quant à elle, est une jeune fille très agréable qui ne sait parfois pas trop où se mettre entre sa mère et sa grand-mère. Elle tente de faire tampon entre les deux… la plupart du temps sans grand succès. Trois femmes intéressantes, dans tous les cas, que j’ai appréciées suivre !
L’intrigue est très prenante même si le procédé narratif utilisé par l’autrice pour renforcer le côté addictif ne m’a pas plu ! Nous suivons les différents protagonistes d’un point de vue externe et omniscient. De cette manière, lorsqu’ils découvrent un indice ou discutent entre eux de la fameuse lettre, T. McKinley omet volontairement de nous en parler et/ou coupe certaines conversations, parti-pris que j’ai trouvé, pour ma part, frustrant. Je me suis sentie mise à l’écart…et puis, surtout, les personnages en savaient finalement bien plus que moi, sans autre raison que le choix arbitraire de l’autrice. Elle ne me laissait aucune possibilité de tirer mes propres conclusions,… Je reconnais que ce procédé est addictif mais j’aurais préféré avoir quelques indices à me mettre sous la dent. Ces derniers m’auraient permis de me poser des questions et j’aurais (je pense) d’autant plus vite tourné les pages (pour vérifier la véracité de mes propres hypothèses) ! J’ai eu peur qu’après tout ça, le final et le mystérieux secret de Christy ne retombent comme un soufflet : trop de suspens tue le suspens ! Si ce fut en partie le cas (je m’attendais à bien plus grave !!), le fait que je me sois attachée aux personnages a rattrapé le tout! Grâce à ça, ledit secret était devenu secondaire : je brûlais de connaitre l’histoire de Christy non parce que j’espérais être surprise par une énorme révélation mais simplement parce que ce personnage m’avait touchée.

Je vous ai longuement parlé de l’Écosse mais une bonne partie du récit se déroule, en réalité, en Australie : de Sydney à Melbourne, des déserts arides aux douces collines de Tasmanie, l’autrice nous brosse un magnifique tableau de ces contrées ! Nous croisons la route de chercheurs d’or, d’éleveurs de bétails ou encore d’hommes d’affaires, tous désireux de prendre part à l’effervescence entourant la découverte de ces territoires vierges !

La plume de Tamara McKinley est agréable et immersive. Toutefois, un petit élément m’a dérangée : l’utilisation, à de nombreuses reprises, du terme « sexagénaire » pour désigner Christy. Outre le fait que ce mot ne soit pas très « joli » (selon moi), il n’est pas non plus très flatteur : comme si Christy était définie uniquement d’après son âge…Je ne sais pas si ce problème vient de la version originale ou de la traduction, toujours est-il que l’emploi de ce terme m’a gênée (à force d’être répété surtout).

En bref, cette première incursion dans l’univers de Tamara McKinley m’a totalement convaincue de poursuivre mon exploration avec d’autres de ses titres ! Aventures, secrets de famille et dépaysements : tout y était ! Les descriptions des paysages d’Écosse et de Tasmanie sont évocatrices et enchanteresses. L’intrigue est captivante (même si, selon moi, le procédé narratif utilisé ne lui rend pas tout à fait justice) et les personnages attachants ! Je vous recommande donc ce roman sans aucune hésitation !
Mon appréciation

Je note ce titre, je dois avouer que je fais assez confiance aux Éditions L’Archipel pour ce qui est des romans historiques, ceux que j’ai lus ont toujours été très plaisants !
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