« La légende de Grace Darling » d’Hazel Gaynor

Édition : Milady

Parution : 12 juin 2019

Pages :  448 pages

Prix : 19,50 euros

Résumé

« 1838, nord de l’Angleterre.

Fille de gardien de phare, Grace Darling est heureuse et ne veut pour rien au monde quitter le phare de Longstone. Lorsque son père et elle sauvent des victimes d’un naufrage, Grace devient malgré elle une véritable héroïne à travers tout le pays. Un jour, un peintre est mandaté pour faire son portrait et succombe à son charme… Un siècle plus tard, la jeune Matilda Emmerson tombe enceinte. Elle est alors envoyée auprès de Harriet, une gardienne de phare, jusqu’à ce que son bébé naisse. Lorsque la jeune fille tombe par hasard sur un portrait inachevé, elle comprend que sa famille lui cache un lourd secret… Alors qu’elles vivent à cent ans d’écart, ces deux femmes, partageant le même courage que leur inspire l’amour, se retrouveront liées pour toujours. »

1200px-Longstone_Lighthouse_1

Mon avis

C’est clairement la couverture de ce livre qui m’a, tout d’abord, attirée ! Elle m’évoquait l’Écosse. Finalement, le récit prend place, en partie, sur une des îles Farne (plus bas en Angleterre) et, en partie, sur la côte américaine près de New York, donc, mis à part un des personnages qui est d’origine écossaise, ce pays n’est pas tellement mis à l’honneur. Mais soit, je n’ai pas été déçue pour autant. Ensuite, le mot « légende » dans le titre a fini de me convaincre et je me le suis procurée sans même lire le résumé !

Et j’ai bien fait ! J’ai vraiment passé un très agréable moment de lecture! Dans ce roman, nous suivons, d’un côté, Grace Darling, la fille d’un gardien de phare, dont l’histoire se déroule en 1828. Un matin, suite à une nuit de tempête, elle va avec son père sauver la vie de plusieurs naufragés. Le courage dont elle fait preuve ce jour-là va en impressionner plus d’un et la propulser au rang de célébrité locale….une célébrité qu’elle n’avait absolument pas prévue et qu’elle ne souhaitait pas. D’un autre côté, nous rencontrons Matilda qui, un siècle plus tard, suite à une grossesse non désirée, va quitter son Irlande natale et partir s’exiler aux Etats-Unis afin de cacher sa « faute » aux yeux de la bonne société locale. Là-bas, elle va séjourner chez une parente éloignée, gardienne de phare, le temps que va durer sa grossesse. Ce nouveau départ va lui permettre, non seulement, de changer d’air, mais aussi, de mettre au jour certains secrets de famille.

1200px-Longstone_Lighthouse_1

Étant donné que je n’avais pas lu le résumé, je ne m’attendais pas à ce double récit. Ce fut, cependant, une bonne surprise puisque j’affectionne tout particulièrement ce genre de construction narrative (tout comme j’apprécie les secrets de famille) ! Nos deux héroïnes s’expriment à la première personne du singulier. Cependant, parallèlement, certains chapitres ou certaines parties de chapitre sont  dédiés à d’autres personnages, comme Georges, Sarah ou encore Harriet dont les points de vue sont rapportés à la troisième personne du singulier. Ce changement de narration m’a un peu prise de court dans les premières pages…Heureusement, par la suite, je m’y suis habituée.

1200px-Longstone_Lighthouse_1

Matilda et Grace m’ont, toutes deux, beaucoup plu ! Je me suis retrouvée dans leur amour du grand air et de la mer. Ce sont des héroïnes fortes, à leur manière. Elles sont loin d’être des fonceuses « badass » mais elles savent ce qu’elles veulent et, l’air de rien, ne se laissent pas marcher sur les pieds ! Grace reste humble et modeste malgré son succès soudain et fulgurant. Il ne lui monte pas à la tête ; au contraire, elle aimerait en être débarrassée et retournée à sa petite vie simple. Elle a un sens du devoir qui peut parfois être frustrant et se laisse, par moments, un peu trop guider par les autres…Toutefois, je pense que cela reflète bien les mentalités de l’époque ! Et, malgré tout, comme je l’ai dit, elle n’accepte pas tout non plus ! Quant à Matilda, elle a un petit côté rebelle qui m’a séduite. Elle obéit à sa mère, certes, et embarque sur un bateau pour les Amériques à contre cœur mais, plus le jouc maternel s’éloigne, plus sa personnalité se révèle. C’est un personnage auquel je me suis facilement identifiée. J’ai également apprécié Sarah, une jeune femme très courageuse, Georges, un jeune artiste rêveur (même si j’ai parfois eu envie de le secouer) et Harriet, surtout, une femme bourrue mais attachante.

1200px-Longstone_Lighthouse_1

Même si le récit ne se situe pas en Écosse, j’ai retrouvé une ambiance similaire à celle que j’ai pu expérimenter lors de mes vacances sur l’île de Skye (par certains côtés du moins) ! Le temps changeant, par exemple : une matinée ensoleillée peut, en un tour de main, se transformer en une fin de journée pluvieuse (et vice-versa) et puis la mer, les embruns, les mouettes, les phoques, les bateaux et les phares (bien sûr) ! J’ai été moins séduite par Long Island même si j’ai pu m’imaginer sans peine les belles maisons blanches décrites par l’autrice. J’ai bien aimé aussi découvrir toutes les spécificités des phares de ces deux époques (début 19ème et début 20ème siècle). Hazel Gaynor nous détaille, en effet, leur fonctionnement, avant et après l’apparition de l’électricité. Ces éléments techniques viennent sous tendre le récit sans être non plus envahissants, lourds ou incompréhensibles ! J’ai trouvé cela très intéressant !

1200px-Longstone_Lighthouse_1

Au niveau de l’intrigue, j’ai apprécié le début avec la présentation des différents personnages et la mise de place de l’ambiance générale. J’adorais autant suivre Grace que Matilda. Par la suite, j’ai légèrement préféré les chapitres consacrés à Matilda, mis à part à la fin où mon intérêt s’est à nouveau équilibré entre les deux héroïnes. J’étais totalement happée par cette intrigue.

Malheureusement, le secret de famille ne m’a pas spécialement impressionnée. De plus, je me suis demandée pourquoi la mère de Matilda décide de l’envoyer chez sa cousine, sachant très bien que cette dernière connait toute l’histoire (et peut donc la révéler à sa fille). Toutefois, le roman en lui-même me plaisant tel quel, je n’escomptais rien de particulier de ce secret de famille et je n’ai donc pas été déçue. La fin concernant Harriet ne m’a pas totalement convaincue non plus. Elle m’a paru un peu « trop », bien qu’en y réfléchissant, elle est sans doute vraisemblable.

1200px-Longstone_Lighthouse_1

En bref, ce titre a réussi, sans souci, à m’immerger dans son ambiance maritime, au sein de petits phares chaleureux et accueillants. Grace et Matilda sont deux héroïnes attachantes et fortes, malgré les apparences parfois trompeuses ! Si vous vous attendez à un secret de famille et un suspens à la Kate Morton, ce n’est pas ce que vous retrouverez ici (de mon point de vue du moins) mais ce roman a indéniablement bien d’autres atouts pour vous plaire !

Ma note: 9/10 Image associée

2 commentaires sur “« La légende de Grace Darling » d’Hazel Gaynor

Ajouter un commentaire

Laisser un commentaire

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Retour en haut ↑