« Le garçon et la ville qui ne souriait plus » de David Bry #PLIB2020 [repost]

Édition : Lynks

Parution : 10 janvier 2019

Pages :  356 pages

Prix : 16,90 euros

#ISBN9791097434229

Résumé

« Romain fuit chaque nuit sa demeure bourgeoise et confortable, pour rejoindre la Cour des Miracles où vivent les anormaux – fous, difformes, obèses, et autres parias parqués là par les Lois de l’Église. Le soir de ses quinze ans, il découvre qu’un terrible complot vise les habitants de la Cour.
Des coupe-gorges de Mouffetard aux ruines de Notre-Dame, il devra compter sur son ami Ambroise, sur Joséphine, Lion et Akou, pour lever le voile sur la conjuration et échapper aux terribles Lames Noires, à la solde de l’archevêque de Paris.
Dans un monde assombri par la peur et l’intolérance, le salut peut-il venir de quelques adolescents en quête d’amour et de liberté ? »

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Mon avis

Je remercie chaleureusement les éditions Lynks et le site Simplement Pro pour l’envoi de ce service presse ! Merci de m’avoir permis de découvrir cette pépite ! 😊

Ce récit prend place en France au 19ème siècle, dans un Paris alternatif ! En effet, il ne ressemble pas exactement au Paris des siècles passés décrit dans nos livres d’histoire ! Entre autre chose, une loi abjecte qui, heureusement, n’a jamais vu le jour dans notre réalité, a été votée début 1800. Celle-ci a pour nom « Loi de la Norme » et a été mise en place dans le but de créer une société lisse et sans défaut, où tout le monde serait « identique ». Elle prône donc le bannissement de tous ceux qui présentent des différences flagrantes (qu’elles soient physiques ou mentales) c’est-à-dire : les nains, les estropiés, les fous, les homosexuels, les obèses, les boiteux,… Ces personnes, appelées les « anormaux », sont dénoncées et rejetées par la bonne société bien-pensante. Elles sont ensuite parquées sur l’île de Paris (la fameuse île où se situe la cathédrale Notre-Dame) rebaptisée la Cours des Miracles. Là encore, le paysage n’a rien à voir avec ce que nous connaissons aujourd’hui ! La cathédrale a perdu sa splendeur d’antan : en ruine et abandonnée depuis bien longtemps par les fidèles. Ainsi séparés des autres habitants par la Seine, ces « anormaux » ne dérangent plus personne.

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Notre héros, Romain, est un jeune adolescent qui vient d’avoir 15 ans au moment où débute cette histoire, en 1858. Il a grandi au sein d’une famille aisée, dans une maison cossue des quartiers huppés de la ville. Son père occupe le poste de chef de police et sa mère est une ancienne aristocrate désargentée. À priori, il ne manque donc de rien. Et pourtant…Régulièrement le soir, il traverse le fleuve à la nage et se rend à la Cours des Miracles. Caché derrière les vestiges de la cathédrale, il observe et envie la joie de vivre et la liberté des « anormaux ». Il se sent proche d’eux pour une raison qu’il garde secrète. La découverte d’un complot qui menace de détruire l’île et tous ses habitants va quelque peu changer son quotidien et le forcer à faire des choix !

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J’ai adoré sillonner les rues de ce Paris à la fois si différent de celui que j’ai déjà visité (lois et configurations de certains quartiers) et si semblable (le nom des rues et de certains lieux-dits n’ayant pas changé). Je pouvais facilement m’imaginer les allées bordées d’arbres, les petites ruelles sombres, l’inquiétant cimetière ou encore les murs, gargouilles et statues atrophiés de la cathédrale. Tout le récit prend place dans la capitale française. Le contexte en dehors de la ville est, de ce fait, à peine effleuré, puisque pas nécessaire, en soi, pour comprendre l’intrigue. Inutile, en effet, de noyer le lecteur sous une tonne d’informations qui ne lui servira, ensuite, à rien. D’autant que c’est un roman jeunesse, je comprends donc parfaitement ce parti-pris de la part de l’auteur !

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L’important, je pense, c’est que le lecteur s’imprègne du message qui transparait dans les lignes de ce texte  : la tolérance et l’acceptation des différences. Plus encore même que la « simple » acceptation des différences, c’est la richesse de ces dernières qui est mise en valeur ! Grâce à elles, chacun a l’occasion de se confronter à d’autres points de vue que les siens, de se remettre en question et donc d’évoluer. Sans elles, le monde stagnerait, en quelque sorte. Il serait peut-être plus sécurisé (et encore…) mais présenterait un visage lisse et sans attrait, immuable à travers le temps. D’un ennui mortel, en somme. J’ai apprécié que l’auteur propose aussi bien les points de vue des opposants que des adeptes à cette Loi de la Norme. Le lecteur peut ainsi les comparer et se forger son propre avis. Les discours tenus par l’archevêque sont séduisants : ils promettent prospérité et sécurité dans un monde où tout le monde poursuivrait un idéal commun. Mais ils sont également dangereux, comme le mettent en lumière les écrits de ses adversaires. En effet, qui est-il pour décider ce qui est « normal » ou non ? Sur quels critères certains hommes s’arrogeraient-ils le droit de décider que d’autres ne méritent pas de vivre parmi eux ? Autant de questions criantes d’actualité… Si l’opinion de l’auteur à ce propos ne fait aucun doute (vu le chemin que prend son récit) je trouve, malgré tout, qu’il laisse une certaine liberté à son lecteur. Liberté de se faire sa propre idée et de peser le pour et le contre de chaque discours, ce qui me semble très bien joué de sa part !

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Au niveau des personnages, l’auteur les croque avec précision et arrive à les rendre tous terriblement attachants ! J’ai adoré Romain, Ankou, Lion, Joséphine, Ambroise et toute la clique ! Ils sont courageux et déterminés mais ont également leurs faiblesses (Romain avec le secret qu’il n’ose révéler et qui le hante, Lion avec sa sensibilité à fleur de peau qu’il cache derrière ses airs bravaches,…). Ces jeunes ne sont cependant pas seuls pour déjouer le complot! Ils sont aidés et protégés par des adultes, ce qui rend le récit plus réaliste. 

 L’intrigue est bien menée et rythmée. Si j’ai vu venir certaines révélations, je pense qu’un public plus jeune se laissera plus facilement surprendre ! Ce qui est sûre c’est que j’ai beaucoup aimé suivre les péripéties de Romain et de ses compagnons ! La plume de l’auteur est fluide et les pages se tournent toutes seules. La fin est, d’ailleurs, arrivée trop vite à mon goût… J’ai eu bien du mal à laisser les personnages derrière moi !

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En bref, un roman jeunesse à lire absolument quel que soit votre âge ! L’intrigue entrainante et les thématiques abordées par l’auteur séduiront aussi bien les petits que les grands, j’en suis persuadée. Ce n’est pas un coup de cœur pour moi (du moins pas encore mais à voir comment l’histoire va continuer à vivre en moi) mais une excellente lecture que je recommande chaudement ! À mettre entre toutes les mains ! Et si je ne vous ai pas convaincus, je vous conseille d’aller lire les chroniques d’OmbreBones, de Livraisons Littéraires ou encore de Les lectures de Sophie (pour ne citer qu’elles) qui en parlent en des termes très élogieux également ! 😊

Ma note: 9,5/10 smiley-1

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16 commentaires sur “« Le garçon et la ville qui ne souriait plus » de David Bry #PLIB2020 [repost]

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